Circle veut devenir une vraie banque
Mais aussi : Bitstack obtient l’agrément MiCA - Tether dévoile une blockchain conçue pour l’USDT - Détroit attaque RealT pour plus de 400 logements
Circle veut devenir une vraie banque
Circle ambitionne de se transformer en une banque fiduciaire fédérale afin de mieux encadrer son stablecoin USDC. La société a officiellement déposé une demande auprès des autorités américaines pour établir la "First National Digital Currency Bank", une structure qui ne proposera ni dépôts ni prêts, mais qui permettra de gérer les réserves de l’USDC et d’offrir des services de garde aux institutionnels.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Genius Act, une loi en cours d’adoption qui impose des règles strictes sur la transparence, les réserves et la conformité des émetteurs de stablecoins En devenant banque, Circle souhaite reprendre le contrôle de ses actifs et renforcer sa solidité réglementaire.
Ce changement de statut permettrait également à Circle de mieux rivaliser avec les grandes banques traditionnelles tout en se préparant à l’avenir du secteur, de plus en plus institutionnel. Le PDG Jeremy Allaire voit dans ce projet un pas décisif vers un système financier numérique fiable, où les stablecoins auront un rôle central.
Cette démarche stratégique vise donc à rassurer les marchés, anticiper la future réglementation et positionner l’USDC comme un stablecoin conforme, sûr et compatible avec les standards bancaires internationaux.
Bitstack obtient l’agrément MiCA
Bitstack, la startup française spécialisée dans l’épargne en Bitcoin par arrondi automatique, vient de recevoir l’agrément MiCA délivré par l’Autorité des marchés financiers. Cette certification lui permet désormais de proposer légalement ses services dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, sans avoir à passer par de nouvelles démarches locales.
L’application, qui compte déjà plus de 200 000 utilisateurs en France, permet d’investir de petites sommes en Bitcoin à chaque achat du quotidien. Par exemple, si une dépense coûte 2,60 euros, Bitstack arrondit à 3 euros et investit les 40 centimes restants. Ce système d’épargne automatisée rencontre un fort succès chez les jeunes et les débutants dans l’univers crypto.
Grâce au passeport européen que lui confère la licence MiCA, Bitstack va pouvoir étendre son modèle dans toute l’Europe en garantissant à ses utilisateurs un cadre sécurisé et réglementé.
Le PDG Alexandre Roubaud voit dans cette validation un tournant stratégique. Il annonce déjà l’arrivée prochaine de nouveaux produits comme un compte bancaire avec IBAN et une carte Visa offrant du cashback en Bitcoin. Ces fonctionnalités doivent enrichir l’expérience utilisateur et renforcer la fidélité à l’écosystème Bitstack.
Tether dévoile une blockchain conçue pour l’USDT
Tether lance sa propre blockchain baptisée Stablechain, spécialement conçue pour optimiser les paiements en USDT. Cette nouvelle infrastructure Layer 1 utilise directement l’USDT comme jeton natif pour régler les frais de transaction, supprimant ainsi la volatilité liée aux tokens de gaz comme l’Ether ou le MATIC. L’objectif est clair : rendre les paiements en stablecoins plus fluides, rapides et accessibles.
Stablechain est compatible avec la machine virtuelle Ethereum et promet une finalité de bloc en moins d’une seconde. Pensée pour les entreprises, cette blockchain offre aussi des outils comme le traitement par lots, des transferts confidentiels et une allocation garantie d’espace dans les blocs.
La feuille de route prévoit trois étapes : un lancement initial avec des portefeuilles simplifiés, une montée en charge via un système d’exécution parallèle, puis un passage vers un consensus DAG, beaucoup plus rapide et résilient. Cette approche vise à résoudre les limitations actuelles des blockchains généralistes lorsqu’il s’agit de micropaiements ou d’envois massifs.
Stablechain entend devenir une solution clé pour les paiements transfrontaliers, les transactions peer-to-peer et les besoins des institutions financières. En supprimant les frais imprévisibles et en garantissant une exécution quasi instantanée, elle espère convaincre un large public, des fintechs aux acteurs du e-commerce.
Détroit attaque RealT pour plus de 400 logements
La ville de Détroit a engagé une action en justice d’une ampleur inédite contre RealT, une plateforme spécialisée dans la tokenisation immobilière. Elle accuse la société de posséder, via un réseau de plus de 160 entités juridiques, plus de 400 biens immobiliers dans un état de délabrement avancé, nuisibles à la santé et à la sécurité des habitants.
Selon la plainte, ces propriétés sont infestées de moisissures, touchées par des inondations, dépourvues de chauffage ou partiellement effondrées. Plus de 100 sont vacantes et une majorité d’entre elles présentent des arriérés de taxes, mettant les logements en danger de saisie ou de démolition. La ville exige leur remise en état dans un délai de 90 jours, sous peine d’intervention municipale facturée à RealT, ainsi qu’une amende globale de 500 000 dollars.
Les locataires décrivent un quotidien difficile, sans contrat clair ni interlocuteur disponible. Certains ont vécu sans eau chaude ni réparations pendant plusieurs mois. La ville reproche à RealT d’avoir structuré son modèle autour d’investisseurs anonymes, souvent étrangers, qui ne prennent aucune responsabilité sur le terrain.
Face à ces accusations, RealT assure avoir lancé un plan de remise en conformité et rejette la faute sur ses prestataires locaux. Mais la municipalité reste sceptique, pointant l’opacité du montage juridique qui rend toute intervention difficile à imposer.